Le président de la République Emmanuel Macron a présenté lundi un plan de lutte contre les cyber-attaques. Ce programme vise notamment la formation des forces de l’ordre aux risques cyber et la mise en place d’un numéro d’urgence de la police pour signaler en direct une attaque informatique.
Explosion des attaques cyber depuis le début de la pandémie
Lors d’un déplacement à Nice, le lundi 10 janvier, Emmanuel Macron a annoncé un plan de cybersécurité doté d’une enveloppe d’un milliard d’euros. L’objectif de ce programme gouvernemental est de juguler les nouvelles formes de délinquance, apparues ces dernières années sur les réseaux sociaux. Ces actions criminelles ont même exposé depuis le début de la pandémie, visant autant les particuliers que les entreprises. En France, elles ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à l’année précédente, d’après un récent rapport de la société de cybersécurité Orange Cyberdéfense.
Formation et recrutement de 1500 cyber-patrouilleurs
Pour lutter contre les attaques informatiques, de plus en plus sophistiquées, le plan d’Emmanuel Macron propose la formation et le recrutement de 1500 cyber-patrouilleurs supplémentaires dans les prochaines années. Ces agents seront affectés au sein de la police, de la gendarmerie et des services de renseignements. En complément, le gouvernement prévoit la création d’une école de formation cyber au sein du ministère de l’Intérieur afin d’éduquer les forces de l’ordre aux bonnes pratiques cyber. Le plan mentionne aussi la mise en place d’un numéro d’urgence sur le modèle de « l’appel 17 ». Cette ligne permettra à chaque citoyen de signaler en direct une cyberattaque. Mais également de joindre un opérateur spécialisé, parmi les 1500 recrus.
Modernisation et renforcement des capacités des forces de l’ordre
En outre, le programme souhaite que le ministère de l’Intérieur mobilise ses services dans tous les territoires pour une sensibilisation générale. Celle-ci concernera autant les particuliers que les entreprises et les collectivités. Cette action se justifie d’autant que « nous avons encore dans des lieux extrêmement sensibles pour la République ou pour des acteurs privés une résilience et une sécurité sur les systèmes d’information qui ne sont pas suffisantes », a relevé Emmanuel Macron. Enfin le plan vise la modernisation des instruments et le renforcement des capacités des forces de l’ordre. La police et la gendarmerie disposeront, par exemple, d’un outil sous la forme d’une base de données afin de faciliter l’identification des cybercriminels. Elles pourront aussi utiliser des technologies nouvelles comme les drones, l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale.
Un premier plan à un milliard en février 2021
« Nous avons besoin d’avoir une police et une gendarmerie plus technologique, plus formées et qui utilisent la pointe de la technologie contemporaine », a soutenu Emmanuel Macron. Mais le recours à ces technologies, en particulier la reconnaissance faciale, fait actuellement l’objet débat en France. Il suscite des inquiétudes quant à une surveillance de masse et la violation des libertés. Heureusement, le futur règlement européen sur l’intelligence artificielle devrait encadrer l’utilisation de ces innovations. Notons que ce nouveau plan s’ajoute à celui d’un milliard d’euros annoncé en février 2021. Ce dernier avait pour but de lutter contre la cybercriminalité, en particulier celle dirigée contre les hôpitaux. Ces établissements ont subi énormement d’attaques depuis le début de la pandémie.