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La gratuité des transports en commun défendue à la COP 26, critiquée à Montpellier Métropolitain

A suivre ! (partenariats)

Il s’agissait de la principale mesure de sa campagne durant les élections municipales. Depuis son élection à Montpellier, Michaël Delafosse a pensé, en trois phases, la gratuité des transports en commun. La première phase a concerné tout d’abord les week-end. Et ensuite, depuis début septembre, cela touche les personnes de moins de 18 ans et les individus de plus de 65 ans. Enfin, la mesure va être généralisée à la totalité des habitants de la Métropole de Montpellier d’ici deux ans.

Une mesure modèle ?

Mise en avant comme une mesure sociale et écologique, positive pour le porte-monnaie des habitants de Montpellier et pour la Terre en les motivant à laisser de côté la voiture. En tout cas, la gratuité des transports en commun est accueillie extrêmement positivement de la part du public. 152 356 abonnements gratuits ont été donnés dont 62 271 pour la seconde étape et le nombre d’abonnements est en augmentation en comparaison à la période avant Coronavirus.

Dans le pays, 35 collectivités sont touchées par la gratuité des transports en commun, que cette dernière soit partielle ou entière. Beaucoup de regards vont se diriger dans les prochains mois et les prochaines années en direction de la ville de Montpellier et de son projet. Dunkerque et ses près de 200 000 habitants est également une véritable « ville laboratoire ». En tout cas, Montpellier peut franchir cette simple fonction de laboratoire afin de devenir un réel modèle. Michaël Delafosse s’est notamment rendu dans la ville écossaise de Glasgow dans le but de mettre en avant la mesure durant une table-ronde pendant la COP26.

Inutile pour une tarification solidaire ?

Cette gratuité ne reçoit pas que des commentaires positifs. Il y a seulement quelques journées, la Fédération Nationale des usagers des transports a affirmé que la gratuité des transports urbains, présente dans différentes villes en France est peu pertinente par rapport à une tarification solidaire. En effet, le groupe affirme qu’elle doit concerner seulement les personnes en ayant réellement besoin. Ainsi, la fédération a donné un ticket rouge à la totalité des villes mettant en œuvre la mesure.

Dans la ville de Montpellier, après avoir engendré beaucoup de bruit lors de la campagne électorale, le débat sur ce thème est récurrent pendant les conseils de métropole avec comme question majeure celle du financement de cette fameuse mesure. Proche des 24 millions d’euros selon la collectivité, ce coût est à dénicher dans le budget que la Métropole consacre à la TaM (transports de l’agglomération montpelliéraine) dont le statut juridique va bouger début janvier de l’année prochaine allant d’une société anonyme d’économie mixte locale à une société publique locale. Un changement intégrant le rachat par la métropole et la ville de Montpellier des parts des différents actionnaires privés pour un chiffre de près de deux millions d’euros, donnée dévoilée par Michaël Delafosse durant l’été de l’année 2021.

Une mesure démagogique ?

Contre cette mesure, Alenka Doulain affirme qu’il s’agit d’une moitié de gratuité bancale, injuste au niveau social et écologique. Cette dernière est même totalement démagogique pour certains. Pour l’élue du groupe « Nous Sommes », dans le but que la voiture soit laissée au profit des transports en commun, il y a différents leviers à mettre en place. Les voici : les horaires (récurrence et amplitude), le maillage du réseau ainsi que son niveau de performances (essentiellement la vitesse). Autre aspect : la qualité de l’offre doit passer avant la gratuité.

Certains accusent cette gratuité d’être assez brouillonne. D’autres affirment que le financement est beaucoup trop flou. Alenka Doulaine désire une réelle tarification solidaire s’appuyant sur le revenu des usagers, des investissements conséquents sur le réseau, l’optimisation de lignes ferroviaires d’intérêt local : voilà ce que les habitants de Montpellier désirent afin de profiter d’une « révolution positive » des mobilités. Alors, mesure démagogique ou réelle révolution ? Il n’y a que le futur qui dira si la mise en œuvre et essentiellement l’application de la gratuité des transports en commun est une réussite ou une déception.

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