Du 12 au 17 février 2020, les lignes de chemin de fer des Pays-Bas ont accueilli les premiers trains commerciaux autonomes d’Europe. Au cours de ces périodes de tests, quelque cinquante passagers étaient présents dans chaque voyage. Une première en Europe selon ProRail, l’opérateur du réseau ferroviaire néerlandais.
Une période de tests pour améliorer les conditions de transports des trains
À l’aide de ces nouveaux trains autonomes, les Pays-Bas et ProRail espèrent améliorer la qualité de leurs services de transport et réduire leur consommation d’énergie. À ce sujet, Cornelia van Nieuwenhuizen-Wijbenga, la ministre néerlandaise des Infrastructures et de la Gestion des eaux, s’est félicitée de cette avancée qui représente une première au niveau européen. Au-delà de la prouesse technologique que représentent ces nouvelles locomotives, elle met en avant des trains « automatisés » qui « roulent plus efficacement et plus durablement« . Une amélioration qui permettrait aux trains d’être plus ponctuels et d’économiser de l’énergie, la machine étant capable de calculer précisément les courbes d’accélération et de décélération optimales.
Pendant cette période de tests, les trains autonomes étaient utilisés sur un trajet de 13 kilomètres, reliant les villes de Groningen et Zuidhorn. Pendant le voyage, les passagers à bord du train étaient soumis à une enquête. Elle avait pour but de demander aux usagers quel était leur ressenti au moment où le train freinait ou accélérait. L’objectif à travers cette enquête étant, à terme, de rendre ces phases les plus douces possibles pour les passagers.
La technologie ATO : l’enjeu du transport ferroviaire
Les trains autonomes de la société ProRail fonctionnent avec l’usage de la technologie Automatic Train Operator. Abrégé ATO, ce dispositif vise à quantifier le degré d’automatisation d’un système de transport. Il est segmenté en cinq niveaux, allant du GoA0, un tramway en ville fonctionnant principalement au regard et au jugé du conducteur, au GoA4, qui qualifie un train pouvant fonctionner sans aucun personnel à son bord.
À l’heure des tests, le train de la société ProRail embarquait un système GoA2, ce qui signifie que le démarrage, la conduite et l’arrêt sont automatisés, mais l’ouverture des portes est encore gérée par le conducteur. Un conducteur doit être présent en cabine afin de surveiller l’environnement, s’assurer du bon fonctionnement du système et reprendre le contrôle du train en cas de problème. Aujourd’hui, la plupart des trains automatiques comptent utiliser un GoA de niveau 2.
Au GoA3, le niveau supérieur, visé par de nombreux opérateurs de transports, le train est autonome et ne nécessite plus qu’une personne soit présente impérativement présente au poste de conducteur. Le personnel de bord peut alors effectuer d’autres tâches pendant que le train roule de manière automatique. L’ouverture des portes reste tout de même soumise à une activation manuelle et le conducteur doit rester prêt à reprendre la main si une défaillance venait à survenir.
Enfin, le dernier niveau, le GoA5, signifie qu’un train peut rouler de manière parfaitement autonome, sans besoin que du personnel soit à bord du train lors de son fonctionnement. À titre d’exemple, les lignes 14 et 1 du métro parisien sont automatiques et qualifiées sous la norme ATO de niveau GoA5.