Carburant Coronavirus

Décryptage : Quand le coronavirus entraîne la baisse du prix du carburant

Economie Finance

Depuis la fin du mois de janvier, les prix du gazole à la pompe ont diminué de presque 3 centimes d’euros. Une baisse qui est loin d’être anodine, puisqu’elle est directement induite par l’épidémie de Coronavirus qui frappe la Chine depuis le début de l’année. Le ralentissement de l’économie chinoise depuis plusieurs semaines commence à avoir des répercussions à l’échelle mondiale… Et les premières conséquences sont déjà visibles sur les prix du carburant. 

Le Coronavirus gèle la croissance chinoise

Après avoir dépassé lundi 3 février le cap symbolique du nombre de morts engendrés par l’épidémie de SRAS qui avait frappé la Chine entre 2002 et 2003, le bilan humain continue de s’alourdir pour atteindre 425 décès mardi 4 février. Alors que la Chine reconnaît des « insuffisances » dans sa gestion de la crise sanitaire, le nombre d’infections a dépassé la barre des 20 000 personnes.

Une crise sanitaire qui perturbe l’économie de la Chine qui tourne au ralenti depuis plusieurs semaines. En effet, des villes sont placées sous quarantaine et les habitants sont priés de rester chez eux. Une situation qui réduit drastiquement la consommation du pays… Et les conséquences ne se sont pas faîtes attendre : après les célébrations du Nouvel An Lunaire, qui ont entraîné une longue période de congés, les bourses du pays ont enregistré une forte baisse, avec près de 9% de perte. Pourtant, le gouvernement chinois avait anticipé ce problème en promettant d’injecter 150 milliards de yuans supplémentaires (soit 20 milliards d’euros) aux 1,2 trillion de yuans déjà prévus (soit 150 milliards d’euros). Des mesures qui ne semblent pas suffire à rassurer les investisseurs et les économistes, qui craignent une crise bien plus grave qui se propagera à l’économie mondiale.

Baisse des carburants : Le virus impacte déjà l’écosystème économique mondial

La Chine fait donc face à une crise sans précédente depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, en 2013. Alors que le pays enregistrait déjà un ralentissement structurel de sa croissance, le coronavirus n’a fait qu’aggraver la situation. Et lorsque que la deuxième puissance mondiale, avec un PIB de plus de 13 000 milliards de dollars, ne consomme ni ne produit plus, les conséquences se font ressentir au niveau mondial. Avec son PIB, la Chine pèse pour 16% du PIB mondial mais représente surtout 30% de la production industrielle du monde. En outre, l’empire chinois est également le premier importateur de pétrole de la planète. Une baisse des importations de pétrole de la Chine a donc perturbé directement les cours du baril… Par rapport au 31 janvier, le baril a enregistré une baisse de 5,46% pour se vendre à 55,01 dollars, soit environ 49,75 euros.

Le premier aspect visible de cette perturbation pour les consommateurs français se traduit par une baisse des carburants au niveau national. Selon des chiffres officiels publiés par le gouvernement, le gazole a perdu 2,92 centimes depuis le 27 janvier, l’essence super plomb a perdu 1,83 centimes et le SP95-E10 a lui baissé de 2 centimes.

À quelques kilomètres de la frontière espagnole, un pompiste de l’Aude interrogé au sujet de la baisse des carburants, a indiqué qu’en 30 ans de métiers, « [il n’a] jamais vu une baisse aussi rapide !« . Cela ne suffit tout de même pas pour attirer les clients, qui continuent d’aller en Espagne pour faire leur plein de carburant. Le pompiste explique que le litre de carburant y est toujours, en moyenne, 20 centimes moins cher qu’en France, notamment à cause des taxes qui sont moins présentes que dans l’hexagone.

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