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L’importance d’un accès universel aux données en entreprise

Numérique Travail

Alors que la gestion des données tend à devenir un facteur stratégique primordial pour de nombreuses entreprises, la transformation numérique impose un partage universel des données au sein des organisations.

Souvent présentée comme l’or noir du XXIème siècle, la donnée et sa gestion au sein des entreprises impliquent un questionnement profond de la manière d’appréhender l’information. A l’heure du Big Data et de l’intelligence artificielle, nombreuses sont les organisations qui croulent sous les données et peinent à exploiter pleinement leur potentiel stratégique.

Contourner les silos

Suivant un schéma traditionnel, de nombreuses entreprises françaises adoptent une approche du partage de l’info en « top down », pyramidale. Fondée sur l’idée obsolète que « qui détient l’information détient le pouvoir », les différents métiers sont parfois réticents ou n’ont pas les moyens pour partager leurs données au sein de l’organisation, ou à des échelons inférieurs. En utilisant des systèmes de gestion, collecte, ou transmission de données parfois différents selon les équipes, se créent mécaniquement des « silos », plus ou moins hermétiques.

Ainsi, alors que les modèles d’entreprises modernes réclament toujours plus de collaboration entre les différentes unités et entre les salariés, ces silos peuvent rapidement impliquer une mauvaise répartition de l’information ou une perte de temps pour accéder à la bonne donnée. Plus que sur leur destruction – ils apparaissent en réalité comme un phénomène assez naturel au sein d’une organisation – l’accent doit être mis sur la transmission libre de l’information et sur sa bonne répartition.

Plus largement, l’accès universel à l’information, grâce aux nouvelles technologies (cloud, applications mobiles, plateformes collaboratives, chats etc.) peut permettre aux entreprises de repenser les systèmes de création de valeur. En adoptant par exemple des modes de management moins hiérarchiques, l’entreprise « libérée », tente de miser sur la responsabilisation, la créativité, ou encore l’émulation collective des salariés pour plus de flexibilité et d’innovation. Les exemples d’entreprises comme OVH ou Décathlon, sont révélateurs des apports d’un partage de l’information repensé.

L’information libre créatrice de valeur

Une utilisation intelligente du Big Data ou de l’IA peut également favoriser un bon accès à l’information et ses conséquences vertueuses, à l’image d’EDF, qui a lancé un plan de transition numérique ambitieux. Grâce à la mise en place d’un chatbot juridique,  l’électricien permet aux salariés de trouver plus rapidement des réponses à des questions juridiques simples ou d’accéder à des modèles contractuels adaptés. Concernant la gestion et l’analyse des données, l’entreprise a par exemple mis en place une usine de data analytics, qui permet aux différents métiers de la production d’interroger via des algorithmes adaptés, une vaste base de données. « Grâce à des algorithmes adaptés, nous sommes capables d’identifier parmi de nombreux paramètres, ceux  qui sont à l’origine de problèmes opérationnels. Ces analyses ne sont pas appréhendables par l’homme car le nombre de paramètres est trop important. Grâce aux données, aux moyens de calcul puissants et aux expertises internes nous pouvons mettre en œuvre de la maintenance prédictive », précise Véronique Lacour, Directeur exécutif groupe Transformation et Efficacité opérationnelle chez EDF.

Infuser la culture data au sein des organisations

Si ces exemples montrent que les mentalités évoluent, trop d’entreprises sont encore bloquées par une vision pyramidale du partage de l’information. Afin de convaincre les dirigeants managers et salariés français de la nécessité de repenser la gestion de la donnée, la première étape essentielle est d’infuser une culture data au sein de l’entreprise. Cela peut passer par différentes mesures. Il est avant tout nécessaire de lister les métiers à l’œuvre, du data protection officer (DPO), au business analyst, en passant par le chief data officer (CDO) ou le DevOps.

Ensuite, la collaboration entre les opérationnels et ces métiers nouveaux peut permettre de faire saisir à l’ensemble de la chaîne l’importance de l’exploitation habile de la donnée. Cela peut passer par la formation d’opérationnels à la gestion de la donnée. Ces derniers pourront ensuite transmettre cette nouvelle culture à leur métier d’origine. Ou inversement, des experts data peuvent rejoindre directement les différents métiers et leur démontrer les apports de leur expertise.

A l’image d’EDF, ces transitions numériques doivent être encouragées par la direction générale, et prise en main par les différents métiers. Des outils comme le Big Data ou l’IA sont encore décriés et vus par beaucoup comme une menace pour les emplois. En réalité, comme le rappelle Véronique Lacour, « c’était la même chose au moment de l’informatisation il y a 20-30 ans. On pensait que l’informatique allait tout bouleverser et tuer des emplois. En fait, cela les a transformés. A chaque nouvelle technologie son lot de nouveaux métiers ».

 

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