Le salon de l’automobile de Détroit est à la morosité

Mobilité

Le salon de l’automobile de Détroit, Etats-Unis, rassemble les grands constructeurs de véhicule de la planète. L’édition 2019 est placée sous le signe de la transition de ce secteur qui ne cesse d’évoluer dans un contexte de crises à répétions et ce depuis plus de 10 ans. La faillite de General Motors (GM) et Chrysler il y a déjà une décennie revient cruellement dans les mémoires d’une ville profondément marquée par la réduction de son industrie automobile.

La guerre commerciale larvée entre Washington et Pékin n’arrange pas le redressement du secteur qui a déjà à faire avec la baisse de la croissance mondiale et l’émergence de politiques en faveur de l’environnement contraignantes envers les constructeurs. A cela il faut ajouter l’évolution constante des attentes des consommateurs. La période ne suscite pas l’enthousiasme des professionnels du secteur. Ford et Volkswagen devraient annoncer demain une alliance stratégique mais la nouvelle ne devrait pas suffire à rendre le sourire aux salariés et dirigeants des entreprises.

Les mauvaises nouvelles s’accumulent et ont poussé des grands du secteur à ne pas venir cette année. Ce sont principalement des constructeurs luxueux qui ont pris cette décision : Mercedes-Benz, BMW, Jaguar, Land Rover, Volvo, Lamborghini, Ferrari, Mini ou McLaren. Leur absence risque d’inciter moins de visiteurs à venir. Habituellement l’évènement attire près de 800 000 personnes et génère près de 500 000 millions de dollars de chiffre d’affaires.

« C’est une année de transition pour le salon de Detroit et c’est symptomatique de l’état de l’industrie. Nous sommes dans une année de transition pour l’industrie », déclare Michelle Krebs, experte chez Autotrader.

2019 devrait enregistrer une baisse du nombre de véhicule vendu outre-Atlantique. « Les tarifs douaniers mis en place représentent environ 2% des prix des voitures aujourd’hui », souligne Jonathan Smoke, économiste chez Cox Automotive. Ce dernier pointe le rôle des tarifs douaniers dans les baisses de ventes d’automobiles. Il faut noter qu’en 2018, 47% des voitures neuves achetés aux Etats-Unis étaient importés. Les tensions commerciales américano-chinoises ont fait augmenter le prix de l’acier et de l’aluminium pesant évidemment lourdement sur le prix des autos. De plus, le prix des voitures augmente du fait de l’équipement numérique embarqués de plus en plus important. En 2018, le prix moyen d’un véhicule neuf a augmenté de 3% pour s’établir à 36000 dollars.

« Le salon de Detroit est à bout de souffle. Cette édition sera très calme », confesse à demi-mot Michelle Krebs. Cependant, il n’est pas fataliste et pense que la décision des organisateurs de le déplacer en juin à partir de 2020 pourrait permettre la « renaissance » attendue.

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