Il est la source d’énergie la plus polluante, cependant le charbon est toujours utilisé dans la production électrique. Si sa consommation baisse en Europe et en Amérique du Nord, dans les pays émergents, elle continue de croître.
Le dimanche 3 décembre débutait à Katowice, en Pologne, la COP 24. Les émissions de gaz à effet de serre ont repris leur hausse depuis 2017 après 3 ans de stagnation. L’ONU a lancé un appel aux états signataires de la COP 21 à tripler leurs efforts pour tenter d’atteindre l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2° d’ici à la fin du siècle. Dans les pays du G20, l’emploi du charbon a progressé de 1% l’année dernière après avoir baissé en 2014, 2015 et 2016. A l’échelle mondiale, le charbon pèse pour 44% des émissions de CO2 et 40% de la production d’énergie.
Si dans les pays « développés » le temps du charbon semble en passe d’être révolu, de nombreuses résistances se manifestent. A commencer par celles des travailleurs du secteur. C’est le cas en Pologne par exemple ou les mineurs refusent de voir fermer les mines. Actuellement, aucun plan de formation et de reclassement professionnel ne leur a été soumis. Andrzej Kaszuba, mineur et chef d’un orchestre des travailleurs du charbon est sceptique. « Autant que je sache, les gisements de charbon peuvent encore durer très longtemps. J’espère que personne ne voudra fermer la mine du jour au lendemain. Je suis d’accord avec la nécessité d’être pro-écolo et de rechercher d’autres sources d’énergie, mais cesser une activité du jour au lendemain ne servira à rien » explique-t-il. En Pologne, le charbon représente 100 000 emplois et 80% de la production d’électricité.
Les pays du G20 sont, à eux seuls, responsables de 80% de l’énergie tirée du charbon. Plus de 4 centrales à charbon sur 10 ne seraient plus rentables aujourd’hui selon les chiffres de l’agence Carbon Tracker. Elles pourraient être 7 sur dix d’ici à 2038. La Chine, première nation utilisatrice de charbon, fait d’immense effort en faveur de la transition vers d’autres formes d’énergies moins polluantes. A la suite de la COP 21, une trentaine de pays se sont engagés à fermer toutes leurs centrales d’ici 2030. La Chine s’est engagée pour 2040.
Le professeur Oliver Sartor, chercheur à l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales, (IDRII), confirme que la Chine est en bonne voie pour réussir sa transition charbon : « L’élite chinoise s’engage pour la fermeture des centrales à charbon parce que cela pose des problèmes de qualité de l’air. Il y a trois millions de décès prématurés tous les ans en Chine à cause de la pollution. La classe moyenne a envie de vivre dans des villes plus propres et elle demande une meilleure performance environnementale. Toutefois, la mise en œuvre de cette conversion vers les énergies vertes est loin d’être parfaite. Cela coince notamment au niveau des provinces chinoises qui ont leur propre gouvernement, leurs propres objectifs de croissance et leurs propres intérêts économiques et sociaux ».