Tensions Outre-Manche

Géopolitique

La première ministre Theresa May parviendra-t-elle à se sortir de la nouvelle crise britannique due au Brexit ? Madame May est isolée et fragilisée depuis l’annonce hier d’un accord entre Londres et Bruxelles sur la sortie de l’UE par son pays.

Les divisions au sein de son parti, le Parti conservateur, pourrait avoir raison d’elle. Entre les partisans d’un Brexit dur et les europhiles, elle a eu du mal à affirmer une troisième voie. Ce matin, les démissions se sont enchainées dans son gouvernement. Madame May a défendu devant le parlement le projet d’accord alors que se multipliaient les appels à un vote de défiance y compris de la part de son propre camp.

La première démission est celle du secrétaire d’Etat pour l’Irlande du Nord, le conservateur Shailesh Vara qui a déclaré : « Je ne peux pas soutenir l’accord de retrait conclu avec l’Union européenne. Cet accord ne permet pas au Royaume-Uni d’être un pays souverain, indépendant ». Peu après, c’est le ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, qui a annoncé son départ du gouvernement expliquant : « Je ne peux en toute conscience soutenir les termes proposés pour notre accord avec l’UE. Voici ma lettre au premier ministre expliquant mes raisons et mon respect pour elle ». Il a également assuré que « Le plan de Theresa May menace l’intégrité du Royaume-Uni ». Dans la foulée ont également démissionné la ministre du travail et des retraites, Esther McVey ; Suella Braverman, la sous-secrétaire d’Etat du Brexit et enfin la secrétaire d’Etat Anne-Marie Trevelyan.

Confiante devant ses pairs, la première ministre a affirmé ce matin : « Le choix est clair : nous pouvons choisir de partir sans accord, risquer qu’il n’y ait pas de Brexit du tout ou choisir de nous unir et soutenir le meilleur accord que nous pouvions négocier, cet accord ».

C’est le député pro-Brexit Jacob Rees-Mogg qui a pris la tête de la révolte. Il a rédigé une lettre pour demander officiellement un vote de défiance. Un député membre du groupe qu’il préside, l’European Research Group (ERG) affirme que « Le projet d’accord de divorce présenté au Parlement aujourd’hui s’avère pire qu’attendu et échoue à remplir les promesses faites à la nation par la première ministre. »

Du côté de l’opposition travailliste, on constate l’effondrement du gouvernement et de la majorité. Jon Trickett, un proche du chef de file du Labour, Jeremy Corbyn voit un gouvernement qui « Le gouvernement se délite sous nos yeux, car pour la deuxième fois, un secrétaire au Brexit refuse de soutenir le plan de départ de l’UE de la première ministre ».

 

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