Digital detox : une mode ou une tendance ?

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Avec la multiplication des objets digitaux et la surconnexion qui l’accompagne, les Français expriment de plus le besoin de déconnecter. Une tendance bien comprise par le secteur du tourisme qui intègre désormais des offres « digital detox » dans ses formules. Mais qui n’est pas encore actée dans les comportements.

La tendance de la pause numérique

La prise de conscience des risques liés à l’hyperconnexion digitale se développe progressivement en France. Aux côtés des dispositions mises en place par certaines entreprises et du « droit à la déconnexion » (lien vers article IT) inscrit dans la loi Travail, on ne compte plus les ouvrages consacrés au sujet. D’abord abordé sous la forme de témoignages (J’ai débranché de Thierry Crouzet, Pause de Susan Maushart, Digital Detox de Pierre-Olivier Labbé), le sujet est désormais traité sous formes de conseil (Objectif digital detox, Mon cahier digital detox, J’arrête d’être hyperconnecté …).

 

Une formule dans les offres d’hôtellerie

Dès 2009, s’est ainsi ouvert aux Etats-Unis un centre de désintoxication proposant aux accros du Web une retraite dans la nature, sans technologie (abstinence de 45 jours).

Si l’on ne compte pas encore en France de centre de vacances spécialisé en « netaddiction », le phénomène d’hyperconnexion est adressé par de nombreuses offres hôtelières. C’est le cas de la maison d’hôte Château La Gravière près de Bordeaux qui offre un accompagnement par un coach, de Relax Océane en Bretagne qui propose cours de yoga et de méditation.

Le secteur de l’hôtellerie de luxe s’empare aussi de la tendance comme le Westin Paris-Vendôme dont l’offre digital detox contient une demie-heure de traitement en spa, un guide des parcs et jardins parisiens, une box « Sweet Kit » avec des macarons maison et des magazines pour « retrouver la joie de la lecture traditionnelle ».

La startup française de smarphones d’occasion Certideal communique également sur le créneau de la déconnexion: l’entreprise propose de confisquer le smartphone pendant la durée des vacances et propose en échange un « vieux » modèle de téléphone, permettant juste… de téléphoner.

Déconnexion pendant les vacances : une mode ou une tendance ?

Si la déconnexion a bien le vent en poupe, la réalité des usages semble encore très éloignée d’une quelconque détox lors des congés. Selon une enquête réalisée par Orange et Kantar TNS en juin dernier, alors que 83 % des salariés interrogés avouent avoir envie de ralentir leurs usages numériques, ils sont 9 sur 10 à partir avec leur ordinateur, smartphone ou tablette.

Parmi ces usages digitaux, l’hyperconnexion professionnelle occupe une place majeure, notamment chez les cadres. D’après une étude menée par Ifop-Securex en 2016, 77% des cadres consultent leur mail et messagerie téléphonique professionnelle quand ils sont en week-end et en vacances.

Les comportements ne traduisent donc pas aujourd’hui encore de nette déconnexion. Reste que les Français expriment une réelle envie de pause. D’après l’enquête Ifop-Securex, 80 % des cadres estiment que cette connexion permanent a des effets négatifs en termes de stress mais aussi de vie privée (29 % reconnaissent que leurs proches sont agacés de les voir consulter constamment leurs mails).

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