Quatrième révolution industrielle : vers un bouleversement du marché du travail ?

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Face à l’automatisation et au développement des technologies, une menace plane dans tous les esprits : le monde va-t-il bientôt pouvoir se passer de la plus grande partie de ses travailleurs ?

Une quatrième révolution ?

À la fin du 18ème siècle, l’invention de la machine à vapeur marque le début de la première révolution industrielle et de la production mécanisée. Un siècle plus tard, l’électricité permet la production de masse, et à partir de 1980, l’apparition des ordinateurs individuels et de l’Internet nous font entrer dans l’ère de la révolution numérique.

Alors, que représente cette quatrième révolution dont on commence à parler aujourd’hui ? Plus qu’une technologie unique, elle correspond à l’avènement du tout numérique, de la robotique, de l’automatisation, du Big Data, des biotechnologies, de l’intelligence artificielle, de l’impression 3D, etc. En bref, la quatrième révolution industrielle englobe le développement de cette myriade de technologies liées au numérique qui pourraient bien bouleverser le paysage de l’emploi tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Est-ce la fin du travail ?

Des caisses sans caissières, des chantiers de construction 3D (presque) sans intervention humaine (le premier gratte-ciel imprimé en 3D devrait être édifié à Dubaï), bientôt des taxis automatiques sans chauffeurs, les évolutions techniques récentes fascinent mais font également peur, car elles menacent de nombreux emplois. Selon un rapport diffusé lors du Forum économique mondial (ou Forum de Davos), plus de 5 millions d’emplois seraient ainsi en voie d’extinction.

Toutefois, d’après Klaus Schwab, fondateur de ce forum et auteur du livre La quatrième révolution industrielle, le travail ne serait pas plus menacé qu’il ne l’a été lors des trois précédentes révolutions, il serait simplement voué à se transformer. Bien évidemment, grâce à l’automatisation et aux nouvelles technologies, le monde a besoin de moins de personnel administratif ou de travailleurs effectuant des tâches répétitives, mais il aura besoin de plus de techniciens, de réparateurs, et bien d’autres emplois auxquels nous ne pensons pas encore aujourd’hui.

Encadrer le changement

Le défi est donc aujourd’hui d’encadrer ces mutations et d’accompagner les transitions professionnelles pour qu’elles ne creusent pas les inégalités existantes. En effet, si l’État ne fixe pas les règles et continue de se laisser devancer par les avancées technologiques dans le domaine de la réglementation, les personnes les moins formées ainsi que les femmes pourraient fortement pâtir de la situation, et le chômage pourrait grimper en flèche.

Pour une quatrième révolution réussie, il faut donc sensibiliser les citoyens aux enjeux qu’elle contient, affirmer et imposer les valeurs et l’éthique qui doivent régir cette transition, et modifier en profondeur nos systèmes économiques, sociaux et politiques aujourd’hui incapables de répondre aux défis qui nous attendent. Ce n’est que dans ces conditions que l’humain pourra reprendre sa place au centre du développement technologique.

 

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