Joe Biden impose des sanctions contre les colons israéliens violents

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Jeudi 1er février dernier, Joe Biden a signé qui sanctionne pour la première fois des colons violents en Cisjordanie. Une double message envoyé à ses électeurs critiquant son soutien à Israël, et à Benjamin Netanyahou afin qu’il accepte un projet d’accord de cessez-le-feu.

Joe Biden a signé, jeudi 1er février dernier, un Executive order (décret présidentiel) visant des colons israéliens violents de Cisjordanie. C’est la première fois qu’un président américain effectue une telle démarche contre des citoyens israéliens, et elle n’est pas dénuée de sens. La mesure à une portée limitée, puisqu’elle affecte seulement les avoirs financiers aux Etats-Unis et la liberté de voyager de quatre personnes initialement. Mais d’autres pourraient suivre le pas.

Le décret vise deux cibles, à commencer par les électeurs démocrates, nombreux à critiquer le soutien du président à Israël, et auxquels il promet un équilibre plus large. Joe Biden s’est rendu dans le Michigan le 2 février, Etat où réside la plus grande communauté arabo-américaine, très critique concernant son administration.

L’autre cible du message est Benjamin Netanyahou, qui compte dans sa coalition les représentants du mouvement des colonies, ceux-là même qui sont concernés par le décret américain. Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité israélienne vit ainsi dans la colonie Kyriat Arba, en Cisjordanie, territoire des colons les plus durs, où est enterré Baruch Goldstein, l’auteur de la tuerie d’Hébron il y a 30 ans, premier coup porté aux Accords de paix d’Oslo.

Le décret présidentiel est signé alors que le Premier ministre israéliens fait face à un choix politique majeur : un plan de cessez-le-feu est en discussion, permettant de libérer des otages contre des prisonniers palestiniens, et l’arrêt, même ponctuel, du calvaire des civils piégés dans la bande de Gaza.

Itamar Ben Gvir, chef d’un des partis d’extrême droite de la coalition, a toutefois mis en garde Benjamin Netanyahou : s’il signe, la coalition sera dissoute, et il perdra le pouvoir, avec le risque de ne jamais le récupérer. Bluffe ou menace ? Les avis des analystes divergent.

Samedi dernier, le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est quant à lui rendu à Tel Aviv afin de pousser à un accord. Le décret contre les colons vient appuyer son projet.

Pourquoi Joe Biden a mis en avant le sujet des colons ? Parce que c’est la thématique la plus délicate sur le chemin d’un Etat palestinien, qui est l’objectif affiché par le Président lors de ses discours. Lors des Accords d’Oslo de 1993, on recensait 120 000 colons dans les territoires occupés. Ils sont aujourd’hui 700 000.

Selon tous les témoignages, la Cisjordanie est actuellement au bord de l’explosion, notamment à cause des actions violentes des colons. Si la Maison Blanche reconnaît le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas depuis quatre mois, elle ne justifie pas la violence en cours en Cisjordanie.

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