Un nouveau rapport de l’Anses publié cette semaine met en garde contre la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma. Cette épice présenterait des risques pour la santé à fortes doses. Quels sont-ils ?
Dans un rapport publié lundi 27 juin, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) alerte sur la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma. Il s’agit d’une épice tirée de la plante du même nom, originaire du sud ou sud-est asiatique. On lui attribue de nombreuses vertus, parmi lesquelles des propriétés digestives, anti-oxydantes, anti-inflammatoires et anticancéreuses. Cette plante aurait mille et une autres propriétés comme booster l’énergie, permettre de mieux dormir et d’éviter un rhume.
Une petite dizaine d’hépatites due au curcuma
Mais aucune étude sérieuse n’a encore prouvé ses bénéfices supposés. Pis, on lui trouve des risques pour la santé. L’association 60 Millions de consommateurs notamment a déjà appelé à la vigilance au sujet de ce produit, et plus largement au sujet des compléments alimentaires. Elle a attiré l’attention sur le fait que ces nutriments contiennent de nombreux additifs et mélanges à l’origine de troubles, en particulier chez les enfants. Ces derniers seraient principalement victimes de l’hyperactivité. Ils seraient également exposés à des maladies depuis le ventre même de leur maman si elle en consomme. En effet, les bébés pourraient naître avec des problèmes d’audition, une hypothyroïdie ou encore un goitre.
Dans son rapport publié lundi, l’Anses appelle à la précaution lors de la prise de compléments alimentaires à base de curcuma. Selon elle, ils pourraient provoquer des effets indésirables comme des malaises, une asthénie, des perturbations hépatiques et des symptômes digestifs. L’organisme a enregistré ces effets lors d’observations en vie réelle entre 2009 et 2021. Pendant cette période, il y a eu une petite dizaine d’hépatites en France due à la consommation de curcuma. Mais ces désagréments ne sont pas liés à une prise sous la forme naturelle de l’épice, au cours de repas.
Toujours demander l’avis d’un médecin
Le problème vient plutôt des compléments alimentaires en gélules et en huiles. En effet, la plupart de ces produits impliquent une consommation bien plus importante de curcuma. La dose quotidienne normale s’élève à 27 mg de curcumine (molécule active du curcuma) pour les adultes. Mais certains produits vont au-delà, jusqu’à 153 mg. Cette dose rend le médicament fortement toxique, d’autant qu’elle s’accompagne d’interactions. L’expertise menée par l’Anses a notamment mis en évidence des interactions avec des médicaments anticoagulants ou anticancéreux.
Fort des risques encourus, l’agence déconseille les compléments alimentaires à base de curcuma, en gélules et en huiles. Surtout aux personnes atteintes de diabète ou souffrant de pathologies des voies biliaires. De manière générale, elle recommande un avis médical avant de prendre ce type de produit. « Nous continuons à marteler ce message. Un complément alimentaire n’est pas un produit anodin », déclare Aymeric Dopter, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition de l’Anses.