Unilever va tester pendant un an la semaine de 4 jours en Nouvelle Zélande, alors que le gouvernement y est favorable. En cas de succès, la multinationale néerlando-britannique souhaite reproduire cette réorganisation du travail ailleurs dans le monde.
Pour booster la production
En Nouvelle-Zélande, Unilever teste à partir de décembre, et pour un an, la semaine de travail de 4 jours sans baisse de salaire. Cela signifie que les employés ne travailleront que 4 jours par semaine, mais seront payés comme s’il en faisait 5. Ils devront tout de même réaliser au moins le même volume de travail avec les mêmes horaires. L’idée est que leur jour de congé supplémentaire leur permette d’être plus productifs à l’entreprise. En fonction des résultats en Nouvelle-Zélande, Unilever compte introduire cette organisation du travail ailleurs dans le monde.
« Notre objectif est de mesurer la performance sur la production, pas sur le temps. Nous pensons que l’ancienne façon de travailler est passée et n’est plus adaptée », a déclaré le directeur général d’Unilever New Zealand, Nick Bangs. « Nous sommes impatients de partager les leçons de cette expérimentation avec d’autres entreprises néo-zélandaises, dans l’espoir de pousser les autres à réfléchir à la façon dont ils travaillent », a-t-il ajouté. L’Université de technologies de Sydney analysera les résultats de cette expérimentation.
Le coronavirus a joué un rôle catalyseur
Bangs a également indiqué que la crise du coronavirus a largement contribué à la promotion de la semaine de travail de 4 jours. En effet, en obligent la population à rester chez elle à cause du confinement, elle a contraint les entreprises à revoir leur modèle en incluant, par exemple, plus de télétravailou, dans ce cas, en offrant un régime de travail flexible. Objectif : rendre les employés plus heureux et en meilleure santé, au-delà des objectifs de productivité. « C’est un moment enthousiasmant pour notre équipe, une façon de valider le rôle de catalyseur que le Covid-19 a joué pour bouleverser les pratiques dans le monde du travail », a estimé le directeur général d’Unilever New Zealand.
Microsoft a testé avec succès cette formule
La semaine de travail à 4 jours n’est pas une idée d’Unilever. Ce concept circule dans le monde professionnel depuis l’expérience du Perpetual Guardian en 2018. Certaines entreprises ont déjà essayé la formule avec succès, comme Microsoft au Japon pendant tout le mois d’aout. Alors que les employés travaillaient 20% de moins, la productivité du groupe a augmenté de 40% par rapport à la même période l’année passée. Fort des résultats, la firme américaine a annoncé qu’elle continuerait ses tests au pays du soleil-levant et a invité les autres sociétés à la suivre.
En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern se positionne en faveur du régime des 4 jours. En mai dernier, la cheffe de l’Etat avait lancé l’idée pour relancer l’économie, plombée par les restrictions liées au coronavirus, dont un confinement de sept semaines. La dirigeante travailliste a été reconduite à son poste après son triomphe lors des législatives d’octobre.