Aujourd’hui, manger serait presque devenu un risque. La raison : plus de 50% des fruits, légumes et céréales consommés en France contiennent des résidus de pesticides. Pis, 7% des échantillons analysés jusqu’ici dépasse les limites officielles, appelées Limites Maximales en Résidus.
Des pesticides au menu !
Pour notre santé et pour sauver la planète, nous sommes de plus en plus nombreux à choisir des repas équilibrés et sains, en apparence. Selon de récentes études, plus de 50% des fruits, légumes et céréales consommés en France contiennent des résidus de pesticides. 7% des échantillons dépassent même les Limites Maximales en Résidus. Aussi, plus 23% des aliments végétaux renferment parfois jusqu’à 8 différents résidus de pesticides. Toujours côté alimentation, on trouve même des résidus de pesticides dans les poissons (saumon, thon..), les fruits de mer (moules, huîtres…), voire dans la viande de bœuf et le lait. Outre l’alimentation, notons que les résidus de pesticides ont été détectés dans l’eau que nous buvons, dans certains jus de fruits et dans les vins…
Les maladies qui nous guettent
Ce sont ainsi des dizaines de pesticides différents que nous ingérons chaque jour par notre alimentation et qui viennent contaminer notre corps. Ces produits chimiques constituent un véritable problème de santé publique, même à faible quantité car ils sont absorbés sur de longues périodes. Le consommateur est exposé aux maladies telles que le cancer, à des malformations congénitales, à l’infertilité et à des problèmes neurologiques. La liste serait encore longue…Malheureusement, la majeure partie des études sur les dégâts des pesticides n’est pas rendue publique. L’industrie des pesticides fournit les résultats de ses études aux agences gouvernementales, mais celles-ci les rendraient confidentielles et se garderaient de les diffuser au grand public.
« Il existe plein d’alternatives aux pesticides, mais elles sont souvent onéreuses. »
Conscient tout de même de la dangerosité des pesticides, l’Etat français a mis en place des mesures pour accompagner la transition agroécologique. Il s’est fixé comme objectif de réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici à 2025 et de sortir du glyphosate d’ici à deux ans. Pour cela 71 millions d’euros sont mobilisés chaque année pour le plan Ecophyto.
Au niveau des agriculteurs, on cherche aussi des solutions durables. Rotation des cultures, outils numériques, effaroucheurs pour éloigner les prédateurs… « Il existe plein d’alternatives aux pesticides, mais elles sont souvent onéreuses. », souligne Charlotte Kerglonou, éleveuse laitière en Ille-et-Vilaine. Cependant, les exploitants agricoles demandent un peu plus de temps car il n’est pas facile de tout changer du jour au lendemain.