Aliments ultra-transformés : quel impact sur la santé ?

Santé

Une étude publiée en début de semaine par des chercheurs de l’EREN et menée pendant 8 ans auprès de 45 000 personnes, conclue à une corrélation entre consommation de produits ultra-transformés et sur-risque de mortalité.

Un risque de sur-mortalité ?

L’EREN, équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, a lancé en 2007 une étude de très grande ampleur auprès de 45 000 français dont elle vient de publier les résultats dans la revue américaine Jama Internal Medicine. L’étude fait apparaître une corrélation entre une hausse de 10% de la consommation de produits ultra-transformés dans son alimentation et une augmentation de la mortalité de 14%.

Si le parallèle est clairement établi par ces résultats, ils ne permettent pas à ce stade, notamment en raison de difficultés méthodologiques, de conclure à une relation de cause à effet. Pour Mathilde Touvier interrogée par Les Echos et directrice de l’étude, « le plus important c’est d’avoir montré qu’il y a une association significative et robuste entre les deux facteurs ». D’autant que ces résultats viennent s’ajouter à ceux tirés l’année dernière d’une autre étude NutriNet-Santé et qui concluait à un plus grand nombre de cancers chez les gros consommateurs d’aliments ultra-transformés.

Valeur nutritive, additifs et matériaux des contenants

Quelles sont les hypothèses retenues par les chercheurs pour expliquer cette corrélation ? La première est celle la valeur nutritive plus faible de ces aliments (bonbons, nuggets, certains plats surgelés…) qui ont une forte concentration en sels et sucres ajoutés et graisses saturées.

La seconde est la présence d’additifs. Si en Europe, leur utilisation est strictement contrôlée (environ 350 substances autorisées), l’effet de l’accumulation et du mélange de ces substances entre elles n’a pas encore fait l’objet d’étude, une fois encore pour des raisons méthodologiques. Leur présence au sein des aliments ultra-transformés pourrait les rendre potentiellement dangereux. Dernière hypothèse, le matériau des contenants notamment dans le cas des plats préparés. « C’est le cas de la barquette en plastique que vous mettez à réchauffer au micro-ondes », précise Mathilde Touvier.

Une étude de grande ampleur qui vient relancer le débat sur l’alimentation dans un pays où les produits transformés représenteraient entre 25% et 50% de notre alimentation totale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *