William Martin-Genier

William Martin-Genier : « La notoriété des influenceurs est au service des marques »

Economie Société

Les influenceurs sont des personnalités ayant des milliers de followers sur les réseaux sociaux. Ils mettent leur notoriété au service de diverses marques. Des contenus sponsorisés par des marques qui jouent gros. William Martin-Genier, fondateur de l’agence marketing Common+Sanse, explique ces nouvelles pratiques. 

La notoriété au service des marques

« Maintenant, quand je vois un produit, je regarde principalement les commentaires sous les posts des influenceurs que je suis et j’avise« , explique Morgan Leduc, une esthéticienne de 25 ans. Le pouvoir prescripteur de ces influenceurs est particulièrement recherché par les communiquant : à peu de frais, une marque peu gagner gros. L’enjeu pour les marques est d’être présente dans la vie des gens. La consommation se fait sur les réseaux sociaux.

« Le montant pour un post sponsorisé dépend du nombre de followers de la personne (ndrl : personnes abonnées à ses comptes), de l’influence qu’elle a. Par exemple, Kylie Jenner, qui a 95 millions de followers, peut toucher jusqu’à 400 000 dollars par post sponsorisé. En France, une blogueuse peut par exemple gagner entre 500 à 1 000 euros par post« , explique William Martin-Genier. « Les posts sponsorisés, ça se compte en cinquantaine par an« , ajoute-t-il.

Un marché florissant pour les marques

« C’est un gros marché pour les marques maintenant. On estime que d’ici 2019, il y aura 2,4 milliards de dollars générés par an sur la plateforme Instagram (ndlr : Instagram est un réseau social sur lequel les internautes peuvent partager des photos et des vidéos). Les posts sponsorisés prennent tout d’abord la forme de codes promotionnels. Il s’agit d’un programme d’affiliation où l’influenceur donne un code. Après, l’utilisateur va aller sur internet acheter le produit avec ce dit code. A partir de là, l’influenceur touchera une commission sur la vente« , précise le fondateur de Common+Sanse.

Par ailleurs, les posts sponsorisés peuvent passer par du placement de produit, ce que développe monsieur Martin-Genier. « Là, ç’a un peu plus un côté storytelling (ndlr : le fait de raconter une histoire avec le produit, plutôt que de le mettre classiquement en avant). Une marque peut payer un influenceur pour une voiture, une boisson… Il s’agit publicité déguisée« .

« Il faut se méfier des arnaques »

Même si les influenceurs sont relativement honnêtes, il existe des arnaques desquelles il faut se méfier. Pour illustrer ce problème, William Martin-Genier s’appuie sur une influenceuse américaine. « Il y a quelques temps, Kim Kardashian promouvait une pilule pour la grossesse, sans être enceinte ! Elle n’avait pas précisé qu’il s’agissait d’un post sponsorisé. Par conséquent, toutes les conséquences que pouvaient avoir ces pilules n’ont pas été précisées dans la description du produit« .

« Il existe aussi des arnaques via la personnification du compte. Un animateur ou une starlette peut avoir un faux compte, sur lequel on propose des smartphones gratuits et autres produits onéreux. Dans ce cas là, l’utilisateur va appeler le numéro présenté et il peut y avoir des risques d’extraction d’argent... », insiste le jeune chef d’entreprise.

Le business des influenceurs est encore encadré par un vide juridique. L’autorité de régulation professionnelle de la publicité compte élaborer un texte de loi pour encadrer la pratique.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *