Frites

Alimentation : l’influence des publicités alimentaires sur les jeunes

Alimentation Santé

Ces dernières années, les habitudes de consommation et surtout d’alimentation ont totalement changé. En cause notamment, les publicités pour enfants diffusées sur Internet mais aussi à la télévision. Les (très) jeunes sont particulièrement exposés à ces publicités. Conséquences : un enfant sur six est en surpoids ou obèse. Alors que cela devient un problème de santé publique, le gouvernement a refusé d’interdire les publicités pour la nourriture à destination des enfants. Une décision bien loin d’apaiser les tensions.

 

Chercheurs, politiques et ONG tirent la sonnette d’alarme

Dans le cadre du débat sur la loi Agriculture et Alimentation, le député de la majorité Olivier Véran avait déposé un amendement visant à interdire les publicités alimentaires à destination des enfants. En effet, l’obésité progresse en France : un enfant sur six reste concerné par le surpoids ou l’obésité. Alors que les comportements alimentaires ont profondément changé ces dernières années, l’industrie publicitaire n’arrange rien. Aujourd’hui, les jeunes Français ne sont pas protégés des effets des publicités télévisées. Depuis 2018 et la loi Gattolin, la publicité dans les programmes jeunesse de la télévision publique est interdites aux horaires de ces programmes.

Mais en dehors de ce créneau et des ces chaines spécifiques, les publicités alimentaires à destination des enfants ne sont pas du tout régulées. « Pourtant, les enfants sont souvent devant l’écran de télévision pendant les repas familiaux, de sorte qu’ils sont exposés à la publicité pour la malbouffe« , regrette Loïc Prud’homme, parlementaire La France Insoumise (LFI).

Responsabilités de la publicité ou des parents ?

Alors que le débat sur la loi Agriculture et Alimentation a fait rage dans l’hémicycle dimanche dernier, la question sur la responsabilité de ce problème de santé publique est au cœur du sujet. « Actuellement, un adolescent sur cinq est en situation d’obésité« , a-t-il déclaré. « Et quand un enfant ou un adolescent demande à ses parents d’acheter un produit vanté à grand renfort de spots télévisés, 80 % des parents lui donnent satisfaction« , affirme Loïc Prud’homme.

Dans la même ligne de pensée, Didier Courbet, professeur d’Université, explique qu’une étude américaine a montré qu’un tiers des enfants obèses ne le seraient pas devenus s’il n’y avait pas eu de publicité alimentaire à la télévision pour la « malbouffe ». « Voir une publicité pour une boisson ou un gâteau donne à l’enfant le désir de boire ou manger la même chose, quelle que soit la marque », poursuit-il. « Le bambin va donc prendre ce qu’il a sous la main, soit souvent des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle. La plupart des publicités alimentaires promeuvent des produits classés D et E sur le Nutri-Score« , ajoute-t-il.

Mais d’autres pointent du doigt le rôle des parents. Qu’une publicité soit diffusée une fois, deux fois ou dix fois, elle reste une publicité. C’est aux parents d’imposer des limites et de ne pas céder aux lobbies de la publicité.

Avec le refus de cette interdiction, l’industrie de l’agro-alimentaire à un bel avenir devant elle.

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *