Un cancer vu au microscope.

Cancer : des bactéries magnétiques pour traiter en profondeur

Santé Une

 

Des chercheurs suisses annoncent des résultats positifs de l’utilisation de bactéries magnétiques pour lutter plus efficacement contre le cancer. Cette méthode permettrait de traiter les patients en limitant au maximum les effets secondaires des thérapies utilisées.

En finir avec les effets secondaires des traitements

Le cancer constitue un problème de santé publique mondial depuis plusieurs années. En 2018, le nombre de décès par cette maladie s’est élevé à 9,6 millions de personnes dans le monde et le nombre de nouveaux cas à 18,1 millions. Dans le détail, un homme sur 8 et une femme sur 11 meurent de cancer sur la planète. Le plus inquiétant, c’est qu’1 homme sur 5 et 1 femme sur 6 est susceptible de développer cette pathologie au cours de leur vie. Aujourd’hui, il existe plusieurs traitements, qui se font seuls ou en combinaison. Mais les effets secondaires restent très importants.

Utilisation de bactéries naturellement aimantés

Pour venir à bout de ces effets latéraux, des chercheurs de l’ETH Zurich travaillent sur un moyen d’action très précis. En effet, ils se servent de bactéries magnétiques pour lutter contre les tumeurs cancéreuses en profondeur. Grâce à une technique innovante, ces bactéries traversent efficacement les parois des vaisseaux sanguins et colonisent le coeur d’une tumeur. Dans un compte rendu de leur travail, publié il y a quelques jours, les scientifiques expliquent avoir utilisé des organismes naturellement aimantés du genre Magnetospirillum.

Application d’un un champ magnétique rotatif

En effet, ces bactéries contiennent des particules d’oxyde de fer. Elles ont donc la capacité de se laisser contrôler par un champ magnétique et par des aimants extérieurs à l’organisme. Les chercheurs de l’ETH Zurich les ont contrôlées de telle sorte qu’elles ont pu traverser les vaisseaux sanguins pour se loger dans le tissu tumoral. Ils ont eu recours au champ magnétique rotatif au niveau de la tumeur pour améliorer la capacité des bactéries à se diriger vers le cancer. Cette force attractive et tournante, plus de dix fois plus puissante que le champ statique, propulse les micro-organismes vers l’avant dans un mouvement circulaire.

Pas besoin d’être suivies par imagerie pour se réajuster

Cette technique exploratoire augmente les chances pour que les bactéries se glissent dans l’un des nombreux espaces intercellulaires de la paroi vasculaire, qui s’ouvrent brièvement. L’étude précise aussi que les bactéries magnétiques n’ont pas besoin d’être suivies par imagerie pour se réajuster. Elles le font toutes seules. Pour l’instant, les chercheurs suisses ont soumis des modèles animaux, une heure environ, pour faire migrer naturellement les cellules et les laisser s’incruster à l’intérieur de la tumeur.

La prochaine étape de l’équipe de l’ETH Zurich consistera à faire passer des traitements anticancéreux par cette technique. Elle a déjà réussi à faire transporter aux bactéries des liposomes, qui ont été marqués au colorant fluorescent. Ces vésicules sphériques ont la capacité de recueillir dans leur centre une substance active fragile à délivrer à des cellules cibles. Ainsi, ils servent de véhicule de transport et de protection de molécules délicates dans l’organisme, en les encapsulant. Les chercheurs espèrent qu’avec leur thérapie, les oncologues pourront injecter directement le traitement au cœur de la tumeur et éviter les voies intramusculaires ou intraveineuses.

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