Gaz et pétrole de schiste : entre intérêts économiques et exigence environnementale

Economie Géopolitique

Alors que la crise politico-énergétique s’accentue dans le Golfe arabo persique, des pays comme les Etats-Unis et la Chine sont de plus en plus engagés dans la production des gaz et pétrole de schiste. Mais les organisations écologistes dénoncent l’exploitation de cette ressource.

Une ressource qui aiguise les appétits

En quelques années, les États-Unis sont devenus les rois du pétrole et du gaz de schiste. Le pays devrait produire en moyenne 12,45 millions de barils par jour en 2019 et 13,38 en 2020. En 2018, la production américaine de pétrole de schiste était 2,5 fois plus importante qu’en 2008, selon l’Energy Information Administration (EIA). Mais si cette ressource est très rentable, elle est au centre de nombreuses controverses à travers le monde.

Découverts vers la fin des années 90, le gaz de schiste est une forme de gaz non-conventionnel, c’est-à-dire de ressource de gaz naturel piégée dans des roches argileuses, peu profondes et peu perméables ou dans des gisements de charbon. A ce jour, ses réserves les plus importantes sont réparties dans cinq pays que sont l’Iran (33 800 milliards de m3, soit 18,2% des réserves mondiales) ; la Russie (31 300 milliards de m3, soit 16,8%) ; le Qatar (24 700 milliards de m3 de réserves prouvées, soit 13,3%) ; le Turkménistan (17 500 milliards de m3, soit 9,4%) ; et les États-Unis (9 300 milliards de m3 de réserves prouvées, soit 5%). En France, les réserves de gaz de schistes sont estimées à 3,9 milliards de m3 par l’Agence internationale de l’énergie.

Tremblements de terre et pollution

Si le gaz de schiste est si contesté c’est parce que son extraction a un impact négatif sur l’environnement. La technique la plus couramment utilisée pour l’extraction de ce gaz est la fracturation hydraulique. Elle consiste à forer la roche pour atteindre la couche de schiste, entre 2000 et 3000 mètres sous la surface du sol. Cette façon de procéder nécessite l’utilisation de tonnes de produits chimiques, qui se déversent partout dans les sols, et génèrent de la pollution. Ensuite, cette technique d’extraction demande une immense quantité d’eau. En moyenne, il faut 15 millions de litres pour atteindre un seul réservoir de gaz de schiste. C’est pourquoi la France hésite encore à se lancer dans l’exploitation de cette ressource. La même critique vaut pour le pétrole de schiste, qui est en outre à l’origine de tremblement de terre aux Etats Unis.

Heureusement qu’il existe une alternative, mise au point par la société américaine eCORP : l’extraction à base de propane. Elle présente un avantage écologique majeur : l’économie d’eau. Elle évite également de faire recours aux produits chimiques. Enfin, ce procédé permet de réutiliser le propane à l’infini ou presque, ce qui limite l’utilisation d’autres gaz liquides.

Néanmoins, cette technique n’est pas encore très développée et ne règle en rien le problème des tremblements de terre.

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