La ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet va expérimenter la « pause numérique » au collège dès la rentrée prochaine. L’idée est de saisir les téléphones portables des élèves et de leur rendre en fin de journée.
« Dès la rentrée, je lance une expérimentation de la pause numérique dans un collège par département ». Vendredi dernier, Nicole Belloubet a réitéré à Sud Radio son souhait de créer une « pause numérique complète » pour les collégiens. Car, si l’interdiction des téléphones portables dans les collèges est à l’œuvre depuis 2018, dans la pratique les élèves sont encore nombreux à les apporter en cours et à les consulter lors des pauses. Le gouvernement veut donc que les établissements saisissent les portables des collégiens en début de journée qu’ils ne soient restitués qu’à la fin des cours.
La ministre de l’Education nationale avait déjà avancé cette proposition il y a deux mois lors de son passage dans l’émission « Questions politiques » de France Inter. D’après Nicole Belloubet, la saisie des portables pourrait être une clé pour lutter contre le cyberharcèlement et un moyen d’obtenir « embryon de solution puisqu’on voit que circulent sur les réseaux sociaux des images qui sont prises dans le collège ». Le gouvernement souhaite également que cette mesure remédie à l’impact des téléphones sur la santé des plus jeunes. « Les conséquences de l’utilisation des téléphones portables au collège peuvent être dramatiques. Il faut absolument que l’interdiction prévue par la loi soit respectée », a précisé la ministre.
Selon un rapport mondial de suivi de l’éducation de l’Unesco (Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture), les téléphones portables peuvent perturber l’apprentissage en classe. Un élève consultant son smartphone pendant un cours met par exemple 20 minutes avant de retrouver sa concentration initiale. L’Unesco affirme que la technologie ne doit être utilisée en cours « que lorsqu’elle contribue à l’apprentissage des élèves ».
Ce projet de pause numérique revêt néanmoins quelques problématiques d’ordre logistique. « Cela suppose que nous soyons en capacité de trouver un lieu où les élèves peuvent déposer leur portable à l’entrée du collège », a admis Nicole Belloubet. Dans la mesure où la plupart des collèges accueillent en moyenne entre 300 et 600 élèves, il va falloir déployer tout une organisation afin de réceptionner chaque portable et le rendre le soir venu.
