Alimentation

L’impact des confinements sur l’alimentation

Avec la pandémie de Coronavirus et ce qu’elle a amené (les confinements, les couvre-feux ou encore une multitude de mesures sanitaires comme par exemple le télétravail), nos modes de vie ont été totalement chamboulés. Ainsi, notre alimentation et la façon dont nous nous alimentons a connu des bouleversements. Ces modifications ont-elles été salvatrices, négatives ou bien neutres ? Il est compliqué de répondre à cette question.

En octobre 2020, l’OMS s’inquiétait déjà par rapport à l’impact de la pandémie sur le système alimentaire et, par conséquent, sur la nutrition des individus, surtout ceux subissant un contexte socio-économique changé par une multitude de mesures sanitaires. Deux études ont été publiées depuis cette prise de parole de l’Organisation Mondiale de la Santé et un éditorial est apparu dans le célèbre The American Journal of Nutrition. Ce dernier nous offre une étude pertinente à ce sujet.

Habitudes alimentaires bouleversées en France et au Canada

Dans le but d’identifier d’éventuels bouleversements par rapport aux habitudes alimentaires chez les Canadiens et les Français, une multitude d’auteurs ont effectué la comparaison des informations provenant de groupes tels que par exemple NutriNet-Santé ainsi que Nutrition-Québec.

Les différentes études sont des compilations des habitudes liées à l’alimentation. Ce sont les personnes elles-mêmes qui renseignent les informations. Ce sont des cohortes qui sont utilisées lors de ces études. Il s’agit d’échantillons n’étant pas représentatifs de la population. En effet, les femmes y sont souvent sur-représentées. Même chose pour les individus âgés de plus de quarante ans.

Une multitude d’investigation sont à effectuer après les comparaisons des experts. En tout cas, les conclusions obtenues demeurent hétérogènes. En France, il n’y a pas de variation dans la qualité générale de l’alimentation, lors des confinements et après : baisse des apports en calories, glucides, protéines, poisson ou encore vitamine B12. Si on prend l’exemple du Québec, il y a une légère amélioration au niveau de la qualité générale de l’alimentation, surtout avec un surplus de céréales complètes et peu de sucres ajoutés : moins d’apports en fruits, augmentation des apports en sel mais également déséquilibre d’apports par rapport aux acides gras. Contrairement à la France où ces conséquences demeurent bel et bien causées par les mesures de restriction liées au Coronavirus, la conclusion demeure nettement plus nuancée au Québec, la saison ayant certainement eu un rôle essentiel.

L’étude des sous-populations sur l’impact des confinements sur l’alimentation

Ces différentes observations provenant de questionnaires électroniques ne représentent pas forcément ce qu’on sait et ce qu’on entend sur le sujet concernant les contextes individuels. Les auteurs ont par conséquent parfaitement analysés les changements chez des groupes spécifiques des deux populations. Les individus n’ayant pas connu de bouleversements d’habitudes alimentaires sont en règle générale ceux n’ayant pas connu de bouleversements dans leur vie professionnelle.

Par contre, lorsqu’un impact survient, que ce dernier soit positif ou négatif, il y a eu du changement dans l’existence des individus. Les contextes dangereux de changements négatifs ont tendance à être plutôt chez les femmes ayant de petits revenus avec un enfant mineur à charge. Pour ce qui est des changements positifs, ils touchent plutôt les individus dotés de hauts revenus et n’ayant aucun enfant à charge chez eux. Peu surprenant.

Les points faibles de ces études et les questions en suspens

Ces deux rapports dévoilent l’intérêt exponentiel des méthodes d’enquêtes web par rapport au milieu de la nutrition. Or, ces études sont faites via une sélection, ce qui restreint de façon considérable la généralisation des conclusions. Au final, on est par conséquent en droit de se poser des questions sur la réelle fiabilité de ces enquêtes web, puisqu’elles délaissent les populations les plus précaires, qui sont pourtant celles ayant été les plus touchées pendant cette crise sanitaire liée à la Covid-19.

Il y a toujours énormément de questions encore en suspens à l’heure actuelle. Ainsi, les futures enquêtes devront apporter des réponses pertinentes, surtout sur le sujet du poids des individus (que cela soit prise ou perte de poids). Les enquêtes devront aussi s’attarder sur le rôle de la nourriture cuisinée, préparée et celle livrée chez vous. Ces bouleversements sont souvent définis via l’environnement et à cause du contexte économique et social.

La Rédaction

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