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Des mesures de la loi alimentation remisent en question ?

Mercredi 5, le gouvernement doit présenter les ordonnances qui concernent le relèvement du seuil de revente à perte et les promotions au sein de la loi alimentation. Petit problème pour Edouard Philippe, les tensions qui traversent le pays étant liées au pouvoir d’achat, le sujet est légèrement sensible en ce moment.

Vendredi 30 novembre, le gouvernement annonçait une ratification en Conseil des ministres des ordonnances. Ces dernières prévoient de relever de 10% le seuil des reventes à perte et d’augmenter l’encadrement de ces promotions. Selon un proche de Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture, « Il est exclu de repousser […], car c’est tout l’esprit de la loi Egalim qui serait remis en cause ». L’objectif du gouvernement est donc de mettre en application dés le 1er janvier prochain ces ordonnances. Le niveau de rabais des produits ne pourrait donc plus dépasser les 34% du prix. Le 1er mars, une autre limite entrera en vigueur. Les enseignes ne pourront pas dépasser les 25% de volume vendu à perte.

La question des promotions a été très animée durant les Etats généraux de l’alimentation. En effet, de nombreux s’inquiétaient de leur impact sur les produits saisonniers comme le foie gras ou les fruits et légumes d’été. Intermarché a demandé la mise en place d’un délai de plusieurs mois en début pour enclencher une série de grosses ristournes.

Les nouvelles règles en la manière vont faire monter de 10% les prix de centaines de produits. Cela devrait être par exemple le cas du Coca-Cola qui est l’enjeux d’une féroce concurrence entre les enseignes de la grande distribution. De très nombreuses promotions vont cesser d’exister ce qui va conduire à une baisse de pouvoir d’achat pour les consommateurs hexagonaux. Selon les experts, l’inflation des prix de l’alimentaire devrait être de 1.5% du fait de la baisse mécanique des prix de certains produits. Si cela peut sembler raisonnable, le croisement de cette augmentation avec celle de l’électricité, des carburants et la mise en place du prélèvement à la source peut former un cocktail compliqué à digérer pour le gouvernement.

Parmi les grands opposants déclarés à ces mesures, on retrouve plusieurs enseignes de la grande distribution donc E.Leclerc qui surfe sur la crainte d’une baisse du pouvoir d’achat. Vendredi dernier, l’Association nationale des industries alimentaires ne considérait « pas un instant que des dispositions soient reportées » car « Cela reviendrait à faire capoter à la dernière minute le travail de 18 mois ». Cependant l’organisation s’attendait éventuellement à « quelques arbitrages au cours du week-end, compte tenu du contexte politique particulier », mais restait certaine « la cohérence de la part du gouvernement malgré certaines pressions et rumeurs ».

Henri Sorenson

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