Géopolitique

L’extrême-droite aux portes du pouvoir

Jair Bolsonaro, candidat nostalgique de la dictature est arrivé largement en tête des élections présidentielles brésiliennes dimanche avec 46% des voix. Face à lui au second tour, Fernando Haddad qui a réalisé le plus faible score à une présidentielle pour le Parti des Travailleurs avec 26% des voix.

Bolsonaro avait prédit qu’il serait président sans passer au second tour. Il a échoué mais n’est pas passer loin de la victoire. Son haut score a rassuré les marchés financiers et le réal est fortement remonté face aux dollars. Les milieux financiers sont fortement opposés au retour du Parti des Travailleurs qui avait entrepris sous Lula et Dilma Roussef de moderniser le pays en luttant contre la misère.

Bolsonara n’est pas assuré de la victoire. Trop clivant pour jouer une véritable ouverture d’ici au second tour il va devoir jouer de la peur anti-sociale des centristes pour remporter l’élection.

L’homme a toujours été provocant. En 2016 il assurait que « l’erreur de la dictature a été de torturer sans tuer ». L’ancien parachutiste a voté en faveur de la destitution de Dilma Roussef la même année dédiant son vote « à la mémoire du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra » un officier ayant fait parti des tortionnaires de l’ancienne présidente à l’époque ou elle combattait dans la guérilla contre la dictature.

Sa misogynie va aussi lui desservir.  Il a à plusieurs reprises banaliser le viol et s’est moqué des victimes de sévices sexuels. En 2014 il déclarait à propos d’une députée de gauche menant une commission d’enquête sur les viols pratiqués par la dictature comme moyen de répression : « Elle ne mérite pas d’être violée parce qu’elle est très laide, ce n’est pas mon genre. Je ne suis pas un violeur, mais si je l’étais, je ne la violerais pas parce qu’elle ne le mérite pas ».

Il a aussi multiplié les dérapages sur l’homosexualité. En 2011 il déclarait : « je préférerais que mon fils meurt dans un accident plutôt que de le voir apparaître avec un moustachu ». Il a également qualifié Eleonora Menicucc, ancienne ministre du Droit de femmes de « grosse gouine ».

Fernando Haddad accuse un énorme retard de voix mais rien n’est joué. Dans les sondages ils sont au coude à coude. Malheureusement pour monsieur Haddad, Bolsonaro refuse tout débat avec lui se sachant trop fragile en confrontation. Fernando Haddad l’assure : « Au second tour, le poids des fake news est moins important, si et seulement s’il y a un débat. Parce que s’il y a un débat, celui en face de toi va te poser des questions, il n’y a que lui pour le faire et toi pour répondre ».

La rédaction

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