Le numérique, 0 pointé écologiquement ?

La consommation énergétique des objets numériques augmente de près de 10% par an. C’est ce qui ressort du rapport du think tank The Shift Project qui « oeuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone ».

La part de l’industrie du numérique augmente chaque année et en 2025 représentera 8% de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre. Le rapport met aussi en évidence des solutions intitulées « sobriété numérique ».

Regarder une vidéo sur son smartphone est dépourvu d’impact environnemental ? Le numérique participe à la baisse de la pollution ? Apparemment non ! Selon le rapport : « La transition numérique telle qu’elle est actuellement mise en œuvre actuellement participe au dérèglement climatique plus qu’elle n’aide à le prévenir ».

Hugues Ferreboeuf, de The Shift Project et directeur du groupe de chercheurs du projet précise que « la tendance actuelle à la surconsommation numérique n’est pas soutenable ». Il faut prendre en compte l’impact total, de la fabrication de l’objet à son utilisation.

Entre 2015 et 2020 on constate que « la consommation énergétique du numérique dans le monde augmente de 9% par an » selon le rapport. Elle a atteint les 2,7% de la consommation totale d’énergie dans le monde contre 1,9% en 2013 et devrait atteindre 4,5% en 2025. Si jamais les progrès attendus en efficacité énergétique ne sont pas réalisés, elle attendra sans doute les 6% du total.

Autre inquiétude, « le numérique devrait émettre en 2020 autant de CO2 que l’Inde en 2015, pour la totalité de son 1,3 milliard d’habitants consommant essentiellement des énergies fossiles ».

Cependant rien n’est encore joué. Si la transition numérique de la Terre se tourne vers la sobriété, il est possible de « stabiliser la hausse de la consommation énergétique du numérique à son niveau actuel ».

Le rapport met en avant l’établissement d’un Référentiel environnemental du numérique (REN) qui donne l’ordre de grandeur de l’énergie consommée et des matières utilisées à la fabrication et à l’emploi de chaque produit numérique. « Nous avons par exemple évalué que le partage de documents via une plateforme en ligne consomme 80% d’énergie de moins que celui par l’envoi de mails avec pièces jointes », explique Maxime Efoui-Hess. Rien n’est perdu mais les individus de bonne volonté doivent être soutenus par une « prise de conscience de l’impact environnemental du numérique dans les entreprises et organisations publiques, dans le monde de la recherche et au sein du grand public ».

D’après le rapport, « Les impacts environnementaux directs et indirects liés aux usages croissants du numérique sont systématiquement sous-estimés », alors que les recherches allant das le sens de l’efficacité énergétique ne sont menées qu’à la marge.

La rédaction

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