Environnement

TOP polémiques coupe du monde au Qatar

Est-il nécessaire de suivre le boycott de la Coupe du monde de football, qui aura lieu du 20 novembre jusqu’au 18 décembre, au Qatar ? Cette interrogation fait débat dans l’espace public. En octobre, une multitude de villes ont choisi de ne pas poser d’écrans géants permettant de visionner la célèbre compétition se déroulant tous les quatre ans. Voici la liste : Strasbourg, Bayonne, Besançon, Bordeaux, Brest, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Nancy, Poitiers, Reims, Rennes, Saint-Étienne ou encore Toulouse.

Parmi les aspects critiqués de cette Coupe du Monde 2024, il y a les droits des travailleurs immigrés bafoués. En effet, du point de vue des droits humains, le Qatar est aussi pointé du doigt par les ONG et les associations pour son contrôle sur la vie des femmes. Autres points négatifs : les atteintes aux droits des LGBT et les soupçons de corruption.

Conception de nouvelles infrastructures

Un des aspects de tension majeure concerne les stades façonnés spécifiquement pour ce grand évènement qatari. De gigantesques chantiers ont débuté tandis que plusieurs autres pays étaient déjà dotés d’infrastructures pouvant recevoir ce genre d’événement.

En tout, sept stades ont vu le jour. Un a connu une rénovation. D’ailleurs, la conception du stade Al Bayt est vivement critiquée. Ce dernier, appelé stade de la démesure, a dévoilé un tarif exorbitant de trois milliards d’euros. Par rapport au Stade de France, cela représente un coût trois fois plus élevé.

Outre le seul et unique aspect des stades, le Qatar a entrepris, durant les dix dernières années, un programme de conception de grande ampleur. Ainsi, des dizaines de titanesques projets ont été finalisés. Parmi eux, il y a notamment un aéroport, des réseaux de routes, des systèmes de transports publics et des établissements hôteliers.

Le Qatar a exposé ses efforts. Le Stade 974, réputé dans le passé sous la dénomination de Ras Abu Aboud, est désormais totalement modulable (démontable si vous préférez). Sa conception s’est faite avec des matériaux de réemploi. Les conteneurs l’intégrant ont offert la possibilité d’assurer le transport d’une multitude de matériaux pour la Coupe du Monde. Pensé par le cabinet d’architectes Fenwick Iribarren Architects, basé en Espagne à Alcobendas, pourrait être installé autre part et réutilisable.

Deux points de critique : liaisons aériennes quotidiennes et stades climatisés

La totalité des stades sont présents à moins d’une heure de la plus grande ville du pays, Doha. Cette décision géographique devrait donner la possibilité, si on se fie aux organisateurs de l’évènement, une diminution du trafic aérien entre les confrontations footballistiques.

Le Qatar, qui a fait la promesse d’une Coupe du monde neutre en carbone, garantit en outre, que la totalité des stades va appliquer une économie en eau et en énergie. L’alimentation se fait via une ferme photovoltaïque, et encerclés d’espaces verts. Pour les organisations non gouvernementales, cet objectif de neutralité carbone est mensonger. En effet, ce pays du Golfe va mettre en place un mécanisme de navette en avion pour les supporters qui viendront voir les matches, mais qui auront un logement dans les pays situés à proximité. Plus de 160 vols journaliers sont par conséquent envisagés, ce qui correspond à un avion chaque dix minutes.

Autre critique écologique liée aux stades : la climatisation. À cause de lourdes chaleurs durant la saison estivale au Qatar (jusqu’à une température de cinquante degrés), la Coupe du Monde se tient en hiver. Néanmoins, il fera encore extrêmement chaud au Qatar (jusqu’à trente degrés).

C’est pourquoi les stades à ciel ouvert intègrent la climatisation durant deux mois. Or, la sobriété est au milieu des débats et les effets du dérèglement du climat se font de plus en plus sentir au fil des années et des étés. La Première ministre française, Elisabeth Borne a affirmé il y a peu que la climatisation des stades qataris n’était pas un signal positif.

Fabrication de stades : des milliers et des milliers de morts

Une autre critique en lien avec la conception des stades concerne les conditions de travail des ouvriers. Si on se fie à une enquête du journal d’investigation britannique « Guardian », ils seraient environ 6 500 à être décédés depuis 2010. Cela veut dire qu’en moyenne, douze ouvriers ont trouvé la mort, hebdomadairement, sur onze années. Ces derniers étaient des immigrés de nationalités suivantes : Inde, Pakistan, Népal, Bengale et Sri-Lanka. La majorité sont décédés brutalement après d’interminables heures de travail par une chaleur insupportable.

Et selon ce célèbre journal, ce chiffre pourrait être plus conséquent. Premièrement, l’étude est apparue en février de l’année dernière et ne compte donc pas les morts depuis. Par ailleurs, les décès arrivés fin 2020 ne sont pas non plus pris en compte. Ces chiffres n’intègrent pas non plus les morts de plusieurs pays qui transmettent une multitude de travailleurs au Qatar, essentiellement les Philippines et le Kenya. Pour sa part, le Qatar n’ avoue seulement que trois décès.

La Rédaction

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