La juge des référés du tribunal administratif de Rouen a nommé vendredi un expert indépenant, spécialiste en chimie et produits industriels, pour enquêter sur les « conséquences environnementales » de l’incendie de l’usine chimique Lubrizol.
L’État s’y était vigoureusement opposé. Le préfet a fait deux mémoires pour dire qu’il n’en voulait pas. L’ARS et le SDIS non plus. Mais les riverains, communes et associations réclamaient cette enquête. La juge des référés du tribunal administratif de Rouen a fini par donner raison à ces derniers. Vendredi, il a nommé un expert indépendant spécialiste en chimie et produits industriels pour procéder à « un constat des conséquences environnementales » de l’incendie de l’usine chimique Lubrizol qui s’était déclaré dans la nuit du 25 au 26 septembre à Rouen (Seine-Maritime). « Cette désignation répond à une demande de 100 requérants, dont une association de protection de l’environnement. La société Lubrizol ne s’y est pas opposée », a indiqué la juridiction dans un communiqué de presse.
Cette mission d’expertise vise « à préserver d’éventuelles preuves qui pourraient permettre aux parties de déterminer les analyses et études complémentaires à mener », selon le communiqué. L’expert devra se rendre sur les lieux en présence des parties, se faire communiquer « tous documents ou pièces utiles à l’exécution de sa mission », « dresser la liste » des lieux, en « effectuer une cartographie » et procéder « à des prélèvements qui, selon ses connaissances scientifiques, lui paraîtront utiles ».
L’expert indépendant devra rendre son rapport avant le 31 octobre. Le tribunal a notamment été saisi par l’association Respire, représentée par l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage. La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a annoncé vendredi s’être entretenue avec le PDG de Lubrizol, Éric Schnur. Elle a demandé à l’entreprise d’assumer « pleinement toutes ses obligations légales et réglementaires, que ce soit en matière de transparence, de mise en sécurité du site, de sa dépollution, ou encore du suivi des conséquences à moyen et long terme de cet incendie, en application du principe pollueur-payeur ». Dans un communiqué de presse, paru ce même vendredi, la société s’est engagée à « participer » à la réparation, au travers d’un « dispositif opérationnel » baptisé « Lubrizol Solidarité ». Le dispositif, dont les modalités ne sont pas encore connues, sera adressé, entre autres, aux « agriculteurs dont les récoltes ont pu être touchées par des suies » et aux habitants « en lien avec les autorités locales pour déterminer comment apporter efficacement une aide aux personnes touchées par les conséquences de cet incendie ».
Reste à savoir si l’« aide aux personnes touchées par les conséquences de cet incendie » concerne aussi les problèmes sanitaires. Dans Le Figaro, le samedi 5 octobre, le PDG de Lubrizol s’est dit « surpris d’apprendre que des personnes ont eu des problèmes de santé ». Éric Schnur ajoute : « Selon notre connaissance des produits et de leur composition, nous n’attendons pas de conséquences en dehors des irritations provoquées par les fumées ». Le dirigeant américain met en cause un entrepôt voisin, de la société Normandie Logistique SCMT, qui serait fautif, des mauvaises odeurs planant à Rouen.
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