Alimentation

Didier Guillaume, le ministre de l’agriculture, présente ses ambitions

Le tout nouveau ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, a récemment présenté ses attentes, ses ambitions et son analyse de la transition en cours et futur de l’agriculture française et de l’ensemble du secteur. Il souhaite lancer une ambitieuse politique d’amélioration de la qualité de l’alimentation des Français qui aboutirait à une meilleure rémunération des producteurs agricoles et à un meilleur rapport qualité-prix pour les consommateurs. Il compte aussi inciter à un développement fort et continu du bio déclarant « La transition vers le bio est irréversible et nous devons y aller ».

Sur France Inter, le ministre a assuré à propos de la loi Alimentation qu’elle n’aura aucune conséquence négative sur le pouvoir d’achat des Français. Cette loi qui n’a pas encore été promulguée verra donc les industriels devoir s’adapter pour mieux rémunérer les producteurs. Cette loi, selon monsieur Guillaume est une passerelle vers l’égalité alimentaire. Il a insisté sur le qu’il  « ne peut pas y avoir de la nourriture pour les riches et de la nourriture pour les pauvres ».

Didier Guillaume met également en avant le volontarisme du gouvernement et du président Emmanuel Macron qui ont accordé un budget d’un milliard à son ministère pour la conversion agricole. Le ministre s’est également exprimé sur la question de la « malbouffe » en assurant seulement que cette thématique serait prochainement à l’ordre du jour. Enfin, à propos de la prise en compte du bien-être animal et des conditions d’abattage des bêtes, le ministre avoue ne pas encore s’en être soucié mais confie craindre la « radicalisation » des militants végans : « Il n’est pas pensable à notre époque que l’on brûle un abattoir ».

Le ministre est par ailleurs resté silencieux sur le scandale en cours dans l’Ain ou des bébés souffrent de malformation alors que le premier suspect est un produit agricole. La semaine passée il avait remis en cause ces suspicions, défiants les scientifiques d’en apporter des preuves. Pour Jean-Michel Aphatie d’Europe 1 : « Sa réponse pose un vrai problème politique : un ministre, quel que soit son domaine d’action, doit défendre l’intérêt général et pas l’intérêt des seuls acteurs de son ministère contre les intérêts du reste de la société. En répondant comme il l’a fait, Didier Guillaume a pris fait et cause pour les fabricants et les utilisateurs de pesticides en laissant totalement de côté les consommateurs. Dans son raisonnement, on comprend qu’il accepte l’idée que les consommateurs s’intoxiquent avec les pesticides jusqu’à ce que les scientifiques établissent la nocivité du produit. C’est une réponse effarante ».

Laïla Clerc

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