Société

Emmanuelle Duez : « Il s’agit de la première génération post-moderne »

Le comportement des (jeunes) adultes a bien changé. Cela est principalement dû à l’époque dans laquelle ils évoluent, entourés de toutes sortes de nouvelles technologies. On les appelle la « génération Y ». Emmanuelle Duez, fondatrice de l’association WoMen’Up et de The Boson Project, revient sur ces nouvelles caractéristiques. 

Génération Y

Diplômée de Sciences Po Paris, de l’ESSEC et de l’Université Bocconi de Milan, Emmanuelle Duez a créé en 2011 l’association WoMen’Up, une association mêlant les thématiques de genre et de génération. En 2013, elle lance « The Boson Project », un cabinet de conseil dont la mission est d’aider les organisations à changer leurs modes de fonctionnement afin d’être plus en phase avec leurs employés et notamment les nouvelles générations plus « rétives aux pesanteurs hiérarchiques des entreprises traditionnelles« .

Pour elle, il y a trois caractéristiques pour définir cette nouvelle génération. « Il s’agit de la première génération post-moderne. Le post-modernisme, c’est une théorie qui est assez décriée. Cela veut dire qu’on est la première génération pour laquelle le futur est plus sombre que le passé. Quoiqu’il en soit, c’est une bonne grille de lecture pour exprimer un certains nombres de comportements que l’on observe auprès des spécimens de notre génération ».

La jeune chef d’entreprise se remémore ses souvenirs. « Post-modernisme, ça me fait penser à Kofi Annan (ndlr :  septième secrétaire général des Nations unies), avec lequel j’ai eu la chance de pouvoir discuter. Il  m’a dit « notre génération a failli ». Les baby-boomers ont failli à l’échelle de la planète, tous domaines confondus. On est une génération qui a vu ses parents souffrir du chômage. Forte de toutes ces observations, la génération Y est pragmatique, individualiste et entretient un rapport assez différent avec l’entreprise. Comme les contrats de travail ont beaucoup changé, qu’au final le CDI ne veut plus dire grand chose et qu’il y’aura certainement de nouvelles formes de contrats, on est dans l’épanouissement professionnel ».

Une génération mondialisée

Emmanuelle Duez parle alors de génération mondialisée. « Selon Michel Serres (ndlr : historien et philosophe), il y’a eu trois révolutions. Celle de l’écriture, de l’impression et du numérique. Nous, on est vraiment les enfants du numérique. De ce fait, le numérique n’est pas un outil mais un langage. Le fait qu’on soit cette première génération a être connectée à l’échelle de la planète à différentes incidences au niveau de l’entreprise », explique t-elle. `

« C’est une génération zappeuse, on a la capacité de faire plusieurs choses en même temps. On passe très facilement d’une tache à l’autre. Nous sommes dans l’impatience et l’instantanéité », ajoute alors Emmanuelle Duez.

 

 

Laïla Clerc

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