Vendredi dernier, un grand pas a été fait pour les abeilles. L’Union européenne a décidé d’élargir l’interdiction de trois néonicotinoïdes. Ces pesticides sont jugés nocifs voire dangereux pour les abeilles. Selon les chiffres officiels, en 25 ans, 80 % des insectes volants ont disparu.
Considérés comme responsables de la forte diminution des populations d’abeilles et de bourdons ces dernières années, la Commission européenne avait déjà demandé l’interdiction de trois néonicotinoïdes : le clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame.
Les néonicotinoïdes sont des produits toxiques employées comme insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes. Les représentants des États membres de l’Union européenne ont voté vendredi dernier l’interdiction de l’usage de ces pesticides « tueurs d’abeilles ».
« La santé des abeilles a toujours une importance cruciale pour moi, puisque cela concerne la biodiversité, la production alimentaire et l’environnement », s’est félicité Vytenis Andriukaitis, commissaire européen à la Santé et la Sécurité alimentaire.
Alors que la nouvelle est accueillie à bras ouverts par de nombreux politiques et apiculteurs, certains laboratoires comme Bayer ne sont pas d’accord. Pour la société chimique et pharmaceutique, cela « va encore réduire la capacité des agriculteurs européens à se défendre contre d’importants parasites, auxquels pour beaucoup d’entre eux il n’y a pas de traitements alternatifs disponibles ».
Syngenta, société suisse spécialisée dans la chimie et l’agroalimentaire, a de son côté affirmé que « les preuves montrent clairement que les néonicotinoïdes posent une menace minime sur la santé des abeilles comparé à une pénurie alimentaire, aux maladies et aux températures froides ».
« Bien sûr la disparition de l’utilisation de ces trois variétés de néonicotinoïdes, l’imidaclopride, le clothianidine, le thiaméthoxame va dans le bon sens. Mais vous savez probablement aussi que l’interdiction n’est valable qu’en plein champs et qu’elle ne s’applique pas à la culture sous serres », déplore Henri Nicole, responsable d’une structure apicole.
L’interdiction des pesticides clothianidine, l’imidaclopride et thiaméthoxame est d’ores et déjà la promesse d’un regain de productivité. Selon plusieurs experts, la survie des abeilles est primordiale pour maintenir un bon fonctionnement de l’écosystème et de la biodiversité.
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