Transition énergétique : la fin salutaire des chaudières au fioul

Energie Environnement

Le ministère du Logement a annoncé l’interdiction de nouvelles chaudières au fioul à partir du 1er janvier 2022. Pour les remplacer, le gouvernement table notamment sur la pompe à chaleur, plus écologique et plus économique.

Il s’agit d’une des mesures les plus emblématiques de la Convention citoyenne pour le climat adoptée par le gouvernement. Les logements chauffés avec un mode de chauffage au fioul rejettent 7 à 10 fois plus de dioxyde de carbone (CO2) qu’un mode de chauffage utilisant des énergies renouvelables, telle que la pompe à chaleur ou la chaudière bois, explique le gouvernement.

Compréhensible d’un point de vue environnemental, la mesure a pourtant de quoi inquiéter. D’après l’Insee, les ménages dotés de chaudières au fioul affichent le plus fort taux de vulnérabilité face aux dépenses en énergie. Le fioul reste en effet le recours majoritaire des Français habitant en zones rurales, des ménages aux revenus modestes et des retraités aux faibles pensions.

Aide gouvernementale

Face à ce constat, l’interdiction des chaudières polluantes s’accompagne d’aides gouvernementales pour passer à des modes de chauffage plus économiques et respectueux de l’environnement. Le gouvernement met notamment en avant la prime à la conversion des chaudières au fioul et au gaz, mise en place en janvier 2019.

Cumulable avec d’autres aides comme « Habiter mieux agilité », le crédit d’impôt pour la transition écologique (CITE) ou encore l’écoprêt à taux zéro, ce dispositif permet de bénéficier d’une prime exceptionnelle pour tout remplacement d’une chaudière au fioul ou à gaz peu performante par un équipement utilisant des énergies renouvelables ou par une chaudière à gaz à très haute performance énergétique. Des mécanismes de soutien utilisés par Valérie, une habitante de Chaignes ayant fait le choix de la pompe à chaleur, à qui France 3 Normandie a consacré un reportage en juillet dernier. « En l’espace de trois ans, la facture de chauffage au fioul a doublé. C’est justement pour ça qu’on a changé », résume cette mère de famille célibataire, qui élève seule ses 3 enfants. « Quand on est arrivé, on avait 1 000 euros de chauffage par an. Là on est à 2000 euros, c’est un coût assez important », poursuit-elle. Face au coût du remplacement, Valérie a pu profiter des aides gouvernementales, qui peuvent financer jusqu’à 80 % du coût de l’installation.

Pari raisonnable

Il s’agit d’« une révolution à tous les niveaux », s’enthousiasme Alain Bouchard, retraité de 62 ans qui affirme économiser « 1 200 euros par an, eau chaude comprise » depuis qu’il a échangé sa chaudière au fioul contre une pompe à chaleur, en 2018.

Certes, l’installation de cette dernière lui a coûté 18 000 euros, contre 6 000 euros pour la chaudière au fioul. Mais deux années auront suffi à rentabiliser son investissement. « L’opération ne coûte presque rien grâce aux économies réalisées sur la facture, à la fin des travaux de réparation à répétition de l’ancienne chaudière et au crédit d’impôt. Une ristourne de près de 4 500 euros », explique le retraité dont la maison de 128 m2, située à La Villeneuve-Bellenoye-et-la-Maize (Haute-Saône), « est désormais mieux chauffée, sans odeur ni émanation de fioul, et plus écolo ». Sans oublier le « gain de place au sous-sol » !

Lié aux cours du pétrole, le chauffage au fioul est particulièrement onéreux. La PAC permet en revanche de valoriser les calories naturellement présentes dans l’air ou sur le sol extérieur, ce qui permet de récupérer entre 3 et 4 kWh de chaleur pour seulement 1 kWh d’électricité dépensé. Dans certains cas, elle peut également être associée à une chaudière à condensation dans un équipement unique appelé « PAC hybride ». La pertinence d’une PAC ou d’une PAC hybride dépend des configurations (isolation du logement, climat…).

Au-delà de la rénovation, le gouvernement souhaite également réduire les énergies fossiles utilisées dans les bâtiments neufs. Le pari semble raisonnable. Alors que les pouvoirs publics souhaitent supprimer le chauffage au fioul à l’horizon 2028, le développement des pompes à chaleur permettrait de réduire les émissions de CO2 et les importations d’hydrocarbures, tout en faisant baisser la facture de chauffage de 3 millions de ménages (majoritairement précaires) et en développant une filière d’avenir en France.
 


 

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